Chers frères et sœurs,

J’avoue que je n’ai pas vu le temps passer. Les années se sont écoulées en un clin d’œil. J’espérais que cela arrive un peu plus tard, disons dans 3 ou 4 ans au moins, mais la Providence en a décidé autrement…

Souvent je me suis demandé que dirai-je quand viendra le temps de partir. Et aujourd’hui j’avoue que les mots me manquent, qu’ils ne me paraissent pas assez forts pour exprimer tout ce que j’ai dans le cœur. 

Je rends grâce au Seigneur pour vous tous. En acceptant il y a 9 ans la charge de curé de l’ensemble paroissial de Portet, j’étais loin d’imaginer les belles paroisses que j’allais découvrir. Merci pour tout ce que vous m’avez apporté. Je comprends maintenant un peu mieux ce que disait le Seigneur en assurant que  « nul n’aura quitté, à cause de Lui et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple ». Effectivement, beaucoup ont pris soin de moi comme de leur propre fils. J’ai trouvé de vrais amis qui ont une grande place dans mon cœur. Quant aux enfants, croyez moi il n’y a pas de travail plus gratifiant que celui auprès des petits. Catéchistes, animateurs, n’oubliez jamais que vous recevrez toujours beaucoup plus que ce que vous donnez. C’est une grâce que le Seigneur vous fait. Pour ma part je voudrais remercier tout particulièrement les servants d’autel, avec les aînés à leur tête. Les garçons, les filles, vous êtes mon immense fierté. Servez le Seigneur toujours fidèlement.

Je voudrai aussi vous demander pardon. Je sais que mon perfectionnisme à l’extrême a pu en agacer plus d’un, de même mes coups de colère que je regrette 30 secondes après. Pardon si je vous ai fait de la peine. Jamais cela n’a été volontaire. Mettez tout cela sur le compte de mes nombreux défauts et priez pour que le Seigneur m’aide à les corriger.

Je voudrai aussi vous parler de votre nouveau Curé. Il ne fera peut-être pas les choses comme moi. Et c’est tant mieux ! Il n’y a rien d’aussi dangereux que la routine qui nous installe sur les lauriers de l’autosatisfaction et de l’habitude. La première année est toujours difficile pour tout le monde. Il faut du temps pour se connaître et pour s’apprivoiser. Soyez gentils avec lui. Souvenez-vous : nous ne sommes que les serviteurs de Dieu, tous de passage. C’est à Dieu et Dieu seul qu’il faut s’attacher. Lui, et lui seul qu’il faut servir.

Messieurs les Maires, je vous suis très reconnaissant pour ces 9 ans de relations franches et amicales. J’ai toujours pensé que les aventures de Don Camillo et Pepone sont bonnes pour le cinéma, pas pour la vie réelle. S’il vous plait, témoignez la même amitié à mon successeur. Une bonne entente est toujours l’annonce d’un travail fructueux, c’est aussi une vraie bénédiction pour la vie de nos paroisses et de nos communes.

Que dire de plus. Il y a tant de choses que j’aurais voulu faire. Le temps m’a manqué. Mon plus grand regret et de ne pas avoir entendu l’orgue de Portet après sa restauration. Mais Mr le Maire m’a promis de m’inviter pour cette audition qui désormais ne va pas tarder. Mr le Maire, je compte sur vous !

L’année prochaine va porter les beaux fruits du travail commencé ensemble. Je pense particulièrement aux futurs Confirmations à l’automne. Je ne verrai pas tout cela. Mais croyez moi je serai de tout cœur avec vous. Dans l’Evangile, le Seigneur Jésus nous invite à semer. Rien d’autre. Les petits grains grandissent ensuite d’eux-mêmes. Dieu seul demeure le maître de la moisson.

Restez donc fidèles au Seigneur, à votre paroisse. Prenez soin de la liturgie et travaillez sans ménager votre peine dans la pastorale, spécialement auprès des enfants et des jeunes. Priez beaucoup pour vos prêtres. Ils en ont toujours un grand besoin. Priez aussi pour moi : ce sera le plus grand cadeau que vous me ferez.

Finalement pour ce mot d’au revoir je redis avec le psalmiste :

Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour Ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin Ton amour,
Ta fidélité, au long des nuits.

Que Dieu vous bénisse et vous garde !

+ Abb̩ Bogdan Velyanyk РCur̩